Fille et femme de mathématicien, Marie-Hélène Schwartz était elle-même mathématicienne, ne l’oublions pas. Elle vient de décéder à l’âge de 100 ans et nous lui rendons ici hommage. Elle qui avait, en 1938, en même temps que Laurent Schwartz (1915–2002), un peu épousé la carrière du brillant mathématicien, a poursuivi ses recherches et sa carrière d’universitaire à Reims, puis à Lille jusqu’à sa retraite en 1981. Après l’ENS de la rue d’Ulm, où elle est entrée en 1934, et une vie mouvementée pendant la guerre, Marie-Hélène Schwartz débute ses recherches par des travaux d’analyse complexe. Cependant ceux qui la feront connaître portent sur le calcul de nombres appelés « caractéristiques », associés à des espaces présentant des singularités. Le thème est difficile, mais on peut en retenir que les méthodes développées par Mme Schwartz vont permettre de donner des formules précises à la caractéristique d’Euler (le fameux S – A + F, nombre de sommets – nombre d’arêtes + nombre de faces, employé pour un polyèdre, mais utilisé ici pour des espaces singuliers). Son dernier ouvrage, Classes de Chern des ensembles analytiques (Hermann), est paru en 2000 ; elle avait alors 87 ans. Une belle carrière de mathématicienne !