Condorcet, mathématicien engagé

Si l’on connaît Condorcet comme le grand défenseur de l’instruction publique, on oublie souvent qu’il fut d’abord un mathématicien. Ses travaux en analyse furent salués par l’Académie des Sciences, même s’il faut reconnaître que les jugements sur son œuvre mathématique furent parfois plutôt négatifs. C’est sans doute en grande partie dû à sa tentative de fonder une mathématique sociale, c’est-à-dire d’appliquer les probabilités à des questions humaines, en particulier électorales. Cela procède d’une volonté d’utiliser les mathématiques pour éliminer les erreurs de raisonnement et les préjugés de nos actions. C’est également dans cette perspective qu’il a défendu un enseignement populaire des mathématiques tout comme il a pu s’opposer à la pensée magique entourant les expériences de Mesmer. De la même manière, il s’est engagé politiquement pour le droit de vote des femmes et pour l’abolition de l’esclavage. Condorcet est l’auteur d’une pensée riche où les mathématiques servent toujours de substrat.

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Si Condorcet est aujourd’hui surtout connu comme philosophe, c’est en mathématicien qu’il a fait ses premières armes. Esprit précoce et encyclopédique, c’est encore par les mathématiques qu’il en est venu à la politique et la philosophie.


Condorcet, réagissant à la mode du mesmérisme, qu’on qualifierait aujourd’hui de pseudoscience, peut être tenu pour un précurseur du scepticisme scientifique. Ses analyses n’ont rien perdu de leur pertinence et de leur actualité.


Condorcet face au jugement de ses pairs

J. Dhombres et I. Mazari-Fouquer
Condorcet s’est toujours intéressé à l’analyse mais son travail mathématique a été l’objet de témoignages et d’appréciations contrastés. S’il a su rebondir suite à un jugement négatif de l’Académie sur son premier mémoire, le XIXe siècle a été beaucoup plus sévère.


Condorcet est reconnu comme l’un des pionniers des réflexions sur les procédures électorales aux côtés de son contemporain, le chevalier de Borda. Ces deux penseurs ont mis en lumière une idée fondamentale : la méthode employée pour élire influence de manière décisive le résultat de l’élection.


En bref : Le salon de Julie de Lespinasse

Bertrand Hauchecorne

Julie de Lespinasse, femme de grande culture, proche amie de d’Alembert, avait ouvert en 1764 un salon à l’angle de la rue de Bellechasse et de la rue Saint-Dominique.



En bref : Condorcet et l’idée de la transmission

Pierre-Alain Caltot

À la fin de la préface de ses Essais d’Analyse, Condorcet place la citation latine « vice fungar cotis, acutem reddere quae ferrum valet, exsors ipsa secandi » tirée d’un passage de l’Art poétique d’Horace (au vers 305).



En bref : Le monde de Sophie

Jean-Jacques Dupas

Née vers 1763, Sophie de Grouchy se marie avec Condorcet, rencontré chez son oncle et mentor le président Mercier du Paty.



En bref : Des maths pour être citoyen

Élisabeth Busser

Condorcet, qui a adhéré aux idées de la Révolution française, a pris une part active dans la réforme du système éducatif impulsée par les événements.



En bref : Un projet de numération

Fabien Aoustin

Lors de la Révolution française, l’Assemblée nationale constituante décide de l’unification des poids et mesures et confie la mission d’établir la longueur de ce qui sera le mètre à plusieurs scientifiques dont Condorcet. C’est dans le même état d’esprit de rationalisation et ...



En bref : De l’arithmétique politique à la mathématique sociale

Antoine Houlou-Garcia

Condorcet n’est pas le premier à vouloir appliquer les mathématiques à la vie publique. Néanmoins, il se distingue radicalement de ses prédécesseurs et le revendique en forgeant la locution « mathématique sociale ».



En bref : Le paradoxe de Condorcet

Jean-Baptiste Aubin et Antoine Houlou-Garcia

De Lewis Carroll à Kenneth Arrow, le fameux paradoxe Condorcet a fait couler beaucoup d'encre.



En bref : Pour le suffrage féminin

Gabriel Darriulat

Quelques années avant le début de la Révolution, Condorcet est le premier auteur français à développer un plaidoyer en faveur du droit de vote des femmes dans ses Lettres d’un bourgeois de New-Haven (1787).



En bref : Contre l’esclavage

Nathalie Braun

Dans ses Réflexions sur l’esclavage des nègres, publiées en 1781 sous le pseudonyme du pasteur Joachim Schwartz (« noir » en allemand), Condorcet s’oppose à l’esclavage qu’il considère comme une violation fondamentale des droits de l’Homme et dénonce les contradictions ...



En bref : L'économie politique

Jean-Claude Gaudebout

Les idées de Condorcet sont influencées par la doctrine des physiocrates qui défendent la liberté de commerce et le droit de vote pour les seuls propriétaires.



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