Guide méthodologique pour
« Le testament de Newton » et
« les arcanes de la reine noire »
Le présent document a pour objectif de présenter le projet, conçu comme une activité interdisciplinaire maths/français dans le cadre des programmes de ces deux disciplines.
Vous y trouverez les guides pédagogiques maths et français qui indiquent les notions abordées.
Un extrait du premier chapitre du livre "Le testament de Newton" est également consultable en ligne.
Bien que les énigmes soient a dominante géométrique ou algébrique, l'essentiel du projet demeure littéraire, dans le sens ou il s'agit de faire lire les éleves, de les faire réfléchir, de toutes les manieres imaginables, par l'oral, l'écrit, le numérique, seuls ou en groupes, de les faire s'exprimer, d'attiser leur curiosité, enrichir leur vocabulaire, leur culture.
Il s'agit vraiment de donner envie de lire la suite, chapitre apres chapitre, a tous les éleves, quel que soit leur niveau. Il est alors intéressant de faire cours en commun, ce qui rythme la lecture, incite les interventions, dynamise la réflexion, et permet, au passage, de mieux gérer les groupes en phase de recherche (généralement par quatre, comme les héros, dans une salle adaptée). Apres tout, lire et comprendre sont des compétences transdisciplinaires par excellence.
Le soleil, immense boule d’or en fusion, frappe si fort cet après-midi-là que les quatre amis cherchent à tout prix de l’ombre où se réfugier. Baignades dans la rivière, balades en forêt, cache-cache endiablés, bref, les grandes vacances. Quel bonheur de se retrouver encore dans cette grande maison de famille de ce petit village normand, Beaumont-en-Auge, perdu dans le bocage !
« Ça vous dirait d’aller voir le manoir abandonné ? C’est juste derrière le bois… lâche Juliette, une belle et aventureuse jeune fille, au beau milieu du silence.
- C’est quoi un… manoir ? bredouille Max.
- Je parie que c’est encore un manoir lugubre hanté par les spectres des anciens propriétaires, massacrés par un psychopathe armé d’une hache un soir d’hiver neigeux, n’est-ce pas ma chère Juliette ? raille Victor, lunettes au nez et le sourire en coin.
Après quelques pas, la petite bande se retrouve face à l’immense bâtisse : un vieux manoir de briques rouges, flanqué de deux énormes tours, comme les deux canines d’une gueule géante. Les fenêtres sont fermées. Un frisson parcourt l’échine de chacun des jeunes aventuriers pendant qu’ils se rapprochent de la porte d’entrée : une large porte en bois massif au centre de laquelle pend un heurtoir en forme de crâne de bête. Une petite silhouette sombre s’étire de tout son long : un chat. Noir.
« Il est trop chou ! » s’exclame Juliette en se dirigeant droit vers l’animal, qui, visiblement amusé, esquive, et de quelques petits soubresauts joueurs, s’éloigne en miaulant, comme pour les appeler. Et, curieusement, plus les amis avancent, plus le félin semble les fuir.
Après avoir découvert et inspecté une par une les nombreuses pièces du rez-de-chaussée et des étages, leur étonnement n’ayant d’égal que leur fascination au fur et à mesure de leur pérégrination, Juliette, suivie du reste de la bande, s’arrête au pied d’un escalier qui mène certainement au grenier :
« Oh ! Regardez, le chat vient d’emprunter cet escalier. Il faut absolument qu’on le suive, on ne peut pas le laisser et s’il restait coincé...
- Eh, ce chat a l’air de bien connaître cet endroit, je pense qu’il retrouvera son chemin, répond Max en se retrouvant face au regard courroucé de sa jeune amie.
- Juliette a raison, et puis j’ai tellement envie de continuer la visite ! Regarde Alex, ce n’est pas un bougeoir sur cette marche au pied de l’escalier ? indique Victor, décidément le plus aventureux de toute la bande.
« C’est une véritable boutique d’antiquités, s’exclame Juliette devant un énorme bric-à-brac de meubles anciens et d’objets hétéroclites enchevêtrés.
Max s’avance alors, arborant fièrement une vareuse d’officier en drap bleu azuréen avec des épaulettes dorées ainsi que des aiguillettes de laine aurore, et la tête coiffée d’un splendide casque de dragon de la Garde impériale : l’effet est saisissant sur ses amis !
Délaissant alors la quête du félin facétieux, la petite bande s’adonne aux joies du carnaval et tout un chacun se déguise qui en militaire, qui en princesse. Victor, poussant plus loin ses investigations vestimentaires à l’intérieur de la malle, s’arrête soudain.
« Là, je pense avoir trouvé quelque chose d’intéressant » dit-il tout en brandissant un porte-document en cuir racorni et patiné.
Cependant l’intérieur de la lettre est tout aussi déconcertant : elle ne contient que deux pages de papier jauni.
« Qu’est-ce que c’est que ce charabia-là ? interroge Max. On dirait une lettre et une espèce de poème… Ça me rappelle ceux qu’on nous forçait à apprendre à l’école…
- Maaax ! répondent de concert les trois autres apprentis aventuriers.
- Attendez, attendez… Il me semble déchiffrer la signature. On dirait qu’il est écrit“Newton”, indique Alex.
- Newton, Isaac Newton, a vécu à la fin du XVIIe siècle. C’était un philosophe, un mathématicien, un physicien, un alchimiste, un astronome et un théologien anglais, étale Victor, trop content de pouvoir montrer sa culture.
« Fais donc attention ! lâchent en chœur les trois autres camarades. Max, tu es vraiment trop maladroit !
- Bon ça va… Je n’ai pas fait exprès, répond Max, honteux.
- Regardez, quelque chose est en train d’apparaître au bas de la feuille » remarque Alex
En effet, une succession de symboles cachés dans la texture même du papier vient de se révéler par réaction à la chaleur de la flamme :
« Ça y est, j’ai trouvé ! s’exclame Max. Il s’agit d’une phrase codée !
- Gros malin, rétorquent les autres. Ça, c’est une grande trouvaille !
- Attendez, attendez, reprend Victor. Cela me rappelle quelque chose… Je me rappelle avoir lu dans mon magazine Tangente un article sur la cryptographie : c’est le codage de phrases à l’aide d’algorithmes mathématiques.
« Eurêka, j’ai trouvé sur le site Infinimath ! Regardez, j’ai réussi à découvrir la signification de la clef. Je me suis inspiré d’un des premiers codes de l’histoire, celui de César, il consistait simplement en un décalage de trois lettres dans l’alphabet sur la gauche. Celui-ci est plus complexe mais je pense avoir trouvé un code similaire sur Internet et j’ai imprimé la marche à suivre pour le décoder. »
Victor leur tend cette feuille d’imprimante
FIN DU CHAPITRE