
Les mathématiques pratiquées et enseignées dans le monde arabo-musulman sont caractérisées par une grande variété de sujets. À partir du IXe siècle, plusieurs textes sont consacrés à la « science de la restauration et de la comparaison » (‘ilm al-jabr wa al-muqābala). Cette science, dont le premier mot donnera le terme « algèbre », ne correspond pas encore à une discipline, mais plutôt à un « art » avec ses règles et méthodes spécifiques et son corpus de problèmes typiques. Dans les classifications des sciences, l’algèbre est alors souvent considérée comme une sous-branche de la science du calcul (‘ilm al-ḥisāb) et ses objets peuvent être des nombres, des grandeurs, ou bien des objets concrets impliqués dans un calcul.
Al-Zanjānī et la tradition algébrique
Parmi les contributions rédigées au XIIIe siècle figure le livre Balance de l’équation dans la science d’algèbre et al-muqābala. Écrit par le mathématicien persan al-Zanjānī, ce traité en dix chapitres est consacré à l’étude du calcul algébrique. Nous disposons de peu d’informations certaines par rapport à la vie d’al-Zanjānī. Originaire de la région de Zanjān, selon les bio-bibliographes il aurait voyagé et travaillé pour une partie de sa vie à Tabriz avec le célèbre mathématicien et philosophe Naṣir al-Dīn al-Ṭūsī. Le nom d’al-Zanjānī est associé ... Lire la suite