Fractions et musique : quand 3/4 n’est pas équivalent à 6/8


Daniel Justens

Octave, quinte, triolet… Les rythmes et hauteurs de sons de la musique occidentale ont été construits à partir de fractions.

Comment définir la musique, cette succession de sons de hauteurs, de couleurs et de timbres différents, aux rythmes savamment entrelacés, qui nous enchante et nous émeut ? Chose surprenante : en musique, tout est affaire de fractions.

L’écriture musicale se compose de petites boules perchées à des hauteurs différentes sur une série de 5 droites parallèles, la portée. On fait choix d’une unité symbolique, la ronde, représentée par un petit rond sans queue, que l’on divise par les puissances successives de 2. La ronde se scinde en deux blanches (rapport 1 / 2), puis en quatre noires (rapport 1 / 4), huit croches (rapport 1 / 8), 16 doubles croches (rapport 1 / 16), et ainsi de suite.

 

 

 

 

Rondes et puissances de 2

 

On choisit par ailleurs une pulsation (ou temps) associée à l’un de ces rapports, qui définit le tempo (lent ou rapide) de la partition. Par exemple, la notation  ♩= 80 signifie qu’il faut lire quatre-vingts noires à la minute.

La succession des notes se structure ensuite en mesures, qui comprennent classiquement 2, 3 ou 4 temps — quoique depuis le XXe siècle d’autres options soient devenues courantes, certains compositeurs choisissant même parfois des nombres non entiers de temps !

Toutes ces conventions sont résumées par une notation fractionnaire qui ouvre ... Lire la suite