Déduction ou induction...
Et l'abduction alors ?


Daniel Justens

Ce sont une multitude de petits indices qui conduisent le détective Sherlock Holmes à émettre une théorie, par un procédé de passage du particulier au général. Il a bien conscience que sa méthode ne conduit à la vérité que si elle est confirmée par les faits, donc par les observations !

On a tous lu Sherlock Holmes et été ébahis par ses méthodes, qu'il qualifie lui-même de déductives. Conan Doyle lui-même n'a-t-il pas intitulé le chapitre II de la première aventure de son héros, à savoir Une étude en rouge, « The Science of Deduction » ? Mais qu'en est-il vraiment ? Les raisonnements du roi des détectives (privés) sont-ils réellement déductifs ?

 

Pour répondre à ces interrogations, un peu d'histoire n'est pas inutile. L'enseignement de la philosophie au Moyen Âge, imprégné de religion, suivait les principes de la scolastique (une forme particulière d'oisiveté, σχολ? en grec signifiant « loisir »), avec le but avoué de rechercher un accord entre révélation et raison, de concilier la théologie chrétienne avec la philosophie grecque et particulièrement celle de l'éclectique Aristote. Les raisonnements se fondaient notamment sur l'énoncé de syllogismes et s'appuyaient sur les écrits des auteurs anciens, comme si toute vérité devait être contenue dans les vieux livres. Le principe du raisonnement par syllogisme est bien connu : partant d'une prémisse générale, et se plaçant dans un cas particulier qui peut être vu comme une seconde prémisse, on en déduit que ce qui est vrai dans le cas général est également vrai dans ce cas particulier. Larousse en donne une représentation ... Lire la suite


références

Mathématiques et philosophie. Bibliothèque Tangente 38, 2010.