Apparu au début du XXe siècle, le champ mathématique de la combinatoire des mots s’attache à l’étude des suites de symboles appelées des mots sur un alphabet. L’un des articles fondateurs du domaine est celui du mathématicien norvégien Axel Thue (1863-1922) qui décrit la construction d’un mot infini sur deux lettres ne contenant aucun cube, c’est-à-dire sans motif énoncé trois fois consécutivement comme (aba)(aba)(aba). L’informatique théorique et la linguistique mathématique ont considérablement stimulé le développement de ce courant d’idées et les principaux ouvrages de synthèse sur le sujet ont été rédigés par un collectif de chercheurs du nom de Lothaire formé, entre autres, par d’anciens étudiants du mathématicien français Marcel-Paul Schützenberger (1920-1996).
Le concept de mot sur un alphabet abstrait est bien adapté pour décrire la succession d’événements à l’intérieur d’une séquence musicale. Il permet de clarifier et d’énoncer précisément certaines propriétés apparaissant dans la musique. Cela peut s’appliquer aux gammes qui sont des suites de notes obtenues en montant du grave à l’aigu. Cela peut aussi concerner les rythmes qui sont des suites de durées que l’on peut exprimer à partir d’une durée de référence telle que la croche. Par exemple, le rythme 332 correspond à la séquence noire pointée, noire ...
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