Recenser les écureuils et autres animaux sauvages


Antoine Rolland

Par définition, les animaux sauvages ne peuvent être recensés de manière systématique et exhaustive : difficile de les prévenir qu’un enquêteur passera à leur domicile lundi prochain ! La statistique, et en particulier la théorie des estimateurs, vient alors en renfort.

Le recensement de la population se fait à partir de la base des adresses : un enquêteur va vérifier à chaque adresse de la base exhaustive combien de personnes y vivent. C’est ainsi également que l’on peut compter le nombre d’animaux domestiques. Mais comment faire pour dénombrer les animaux sauvages ?

La première réponse est que, par définition, on ne peut pas « dénombrer » une population d’animaux sauvages dont on ne peut observer tous les individus au même instant. Combien y a-t-il d’écureuils à Central Park ? de sangliers dans la forêt des Ardennes ? d’ombles chevaliers dans le lac d’Annecy ? On ne peut pas le savoir exactement, mais on peut en faire une estimation. Pour cela, on peut mettre en œuvre une méthode statistique appelée capture‒marquage‒recapture.

 

 

Les méthodes de capture‒recapture

 

Le premier temps de la méthode est la phase de capture : on capture (sans les blesser !) c individus de la population d’étude. Puis on passe à la deuxième phase, le marquage : on pose une marque non perturbante mais pérenne sur les individus capturés. On relâche alors les individus capturés et marqués dans leur milieu initial, où ils vont se mélanger à la population totale. On procède alors à une recapture : on prélève r individus dans la ... Lire la suite