Avant l’avènement des technologies modernes, il a bien fallu trouver des techniques ou des outils afin de réaliser les calculs élémentaires que rencontraient les artisans, les ingénieurs et tout un chacun ! De John Napier à Édouard Lucas, les mathématiciens se sont illustrés dans cet exercice.

Depuis l’apparition des calculettes, puis des smartphones, il est rare de poser une multiplication. Cependant, pour les irréductibles réfractaires aux nouvelles technologies, les nostalgiques ou les curieux, il existe plusieurs méthodes pour ce faire.

 

 

Les vertus de la jalousie

Par exemple, outre la méthode traditionnelle apprise à l’école, il existe la méthode par jalousie (ou per gelosia). Son nom provient de la forme du tableau utilisé, qui ressemble aux « jalousies » (volets) utilisées à Venise où vécut Luca Pacioli. Le mathématicien italien de la Renaissance décrit la méthode dans Summa de arithmetica, geometria, proportioni et proportionalita (« La somme de l’arithmétique, de la géométrie, des proportions et de la proportionnalité »). Sur le célèbre tableau qui le représente (Luca Pacioli est le moine au centre), cet ouvrage se trouve sous le dodécaèdre, dans le coin en bas à droite du tableau.

 

Cette méthode (voir l’article  « «Galérons» dans la division ») consiste à tracer des carrés quadrillés avec les jalousies associées. Celles-ci peuvent être tracées de droite à gauche (comme dans l’article précédent) ou de gauche à droite (comme ici). En faisant comme Luca Pacioli, on lit alors directement le résultat : 987 × 987 = 974 169.

 

 

 

 

 

L’inconvénient majeur de la méthode par jalousie est ... Lire la suite


références

A history of algorithms. Jean-Luc Chabert, Springer, 1999.
Napier’s bones and Genaille‒Lucas’s rods. Denis Roegel, Loria (université de Lorraine), 2021, disponible en ligne.
Récréations mathématiques. Édouard Lucas, Albert Blanchard, 1892.