L’archéologue s’emploie avec un particulier acharnement à inscrire des faits matériels passés dans un cadre chronologique. Un objet donné, quel qu’il soit, mur, mosaïque, poterie, monnaie, fossé, temple, maison, inscription, doit obligatoirement être soumis à une critique interne, visant à déterminer ce qu’il est, au travers d’une description de caractéristiques immédiatement observables, physiques et morphologiques, dans l’espoir que ces dernières entretiennent un rapport déterminé au temps. En outre, il est indispensable de collecter toutes les informations relatives à son environnement : localisation, contexte de déposition, association à d’autres objets. Ces conditions réunies, il n’est pas exclu qu’une construction chronologique puisse temporairement prétendre à une certaine validité, dans l’attente de données complémentaires.
Chronologies « relative » et « absolue »
Aussi impropres soient-elles, les expressions chronologie relative et chronologie absolue qualifient néanmoins deux manières également valables de se référer au temps. La première est pour ainsi dire naturelle aux archéologues, et en particulier à ceux qui ne disposent pas ou seulement de peu de sources écrites (les pré- et protohistoriens par exemple). Selon cette acceptation, des objets apparentés, comme des céramiques ou des niveaux archéologiques, sont ordonnés de telle sorte à faire apparaître les relations d’antériorité, de postériorité ou de simultanéité qu’ils entretiennent. C’est en ce sens que ...
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