Les chiffres ? Même pas peur !
Stella Baruk
Présentation
Pendant plus de vingt ans, avoir dit d'un élève qu'il était " en difficulté " a jeté un voile pudique sur les difficultés de l'école. L'élève portait sur lui tout le poids de l'incompréhension : on lui proposait généreusement des heures de " soutien " qui devaient réparer ce dont il s'était rendu victime en ne comprenant pas tout de suite ce qui lui était proposé. Or les données internationales sont sans ambiguïté : le niveau en mathématiques des jeunes Français décroît depuis plusieurs années. Ils sont de plus en plus nombreux, à l'issue de l'école primaire, à ne pas maîtriser les opérations fondamentales et, devenus adultes, à souffrir d'" innumérisme ", le pendant mathématique de l'illettrisme. Pourtant, les réformes actuelles des programmes n'envisagent nullement de repenser la pédagogie... Pour combattre cet état de fait, Stella Baruk propose de remettre au coeur des apprentissages la compréhension de la langue mathématique. Et si, pour cela, on commençait par le commencement, c'est-à- dire par redonner du sens aux chiffres ?Biographie de l'auteur
Stella Baruk est professeur de mathématiques et chercheur en pédagogie. Depuis son premier ouvrage, Echec et maths (Seuil, 1973), elle questionne l'apprentissage des mathématiques tel qu'il se pratique dans nos écoles et propose de repenser en profondeur la manière d'enseigner cette matière. Elle est notamment l'auteur du Dico de mathématiques élémentaires (Seuil, 2e éd. , 2003).
Langue : Français
Dimensions du produit: 19 x 1,4 x 12,6 cm
ISBN: 978-2130733515
Note de lecture Tangente
Apprendre à lire, écrire, parler les nombres
On retrouve dans ce petit livre titré en langage d’aujourd’hui les thèmes chers à Stella Baruk : regard critique sur les programmes, l’institution scolaire et les pratiques enseignantes, mais l’ouvrage va bien au-delà.
Son analyse de l’« inchiffrisme » repose à la fois sur l’histoire du nombre et du chiffre, sur celle de la langue française et celle des erreurs pédagogiques commises depuis des siècles. Les références culturelles y sont nombreuses et très instructives, de Condillac à Victor Hugo, en passant par Euler et Stendhal.
Après deux premières parties d’une analyse intransigeante des difficultés de la langue des nombres, du hiatus entre le mot et le chiffre, de la confusion entre « nombre » et « nombre de », du problème du passage de l’unité à la centaine, on arrive enfin, dans la troisième partie, aux solutions que préconise l’auteure pour apprendre à lire/écrire/parler les nombres. On prend là toute la mesure de sa longue expérience, aussi bien auprès des élèves que des enseignants, et de son savoir-faire en termes de diagnostic comme de remédiation.
Un livre à lire, surtout à la rentrée, pour les parents comme pour les enseignants, sans oublier de déguster la comptine où Georges Perec lui-même convoque les nombres de 1 à 20, qui clôt magnifiquement cet ouvrage très enrichissant.