Les maths au tribunal
Leila Schneps
Présentation
Chacun des chapitres de ce livre illustre une erreur mathématique courante au moyen d'études de cas d'erreurs judiciaires passionnantes.Présentation de l'éditeur
Dans nombre de procès célèbres, des arguments statistiques ont été utilisés aux fins de démontrer la culpabilité d'un accusé.
Chacun des chapitres de ce livre illustre une erreur mathématique courante au moyen d'études de cas d'erreurs judiciaires passionnantes. La célèbre affaire Dreyfus aussi bien que le procès récent, très médiatisé, d'Amanda Knox, figurent parmi les exemples traités ici, qui vont du meurtre au vol, du scandale financier à la discrimination sexuelle, d'une affaire de faux à une affaire d'espionnage.
Les auteures montrent les défauts intrinsèques d'une argumentation purement quantitative, par-delà même les fautes de raisonnement plus ou moins grossières commises par les experts (souvent autoproclamés).
Le lecteur appréciera sans aucun doute le style alerte du texte (Leila Schneps est aussi auteure de romans policiers), son souci de la précision et son sens du suspense.
Biographie de l'auteur
Leila Schneps est une mathématicienne française réputée, d'origine américaine. Elle est également auteure de romans policiers. Coralie Colmez, sa fille, travaille en Angleterre sur l'enseignement des mathématiques. Les deux auteures ont elles-mêmes procédé à la traduction en français de leur texte.
Note de lecture Tangente
Procédures erronées au tribunal
Contrairement à ce qu’annonce l’exergue de la couverture, Quand les erreurs de calculs font les erreurs judiciaires, le dernier livre de Leila Schneps ne parle pas d’erreurs de calcul, mais d’erreurs d’appréciation ou d’interprétation de résultats. Dans tous les « cas » présentés, il est bien montré que les conséquences, parfois désastreuses, proviennent de confusions, volontaires ou non, issues des personnes qui affirment appliquer des raisonnements mathématiques.
Confusion entre « hypothèses » de raisonnement et « modèles » non prouvés, confusion entre démarches de logique mathématique et démarches d’investigation policière, confusion entre « démonstrations » argumentatives et vraies démonstrations mathématiques.
La formation insuffisante des acteurs de ces drames les conduit ainsi à de grossières erreurs de méthodologie et d’interprétation. Il n’y a en fait que les calculs qui sont justes !
Le livre, passionnant, présente de façon très documentée des cas d’erreurs judiciaires en détaillant le type d’erreurs commises lors de l’enquête ou au cours des réquisitoires, erreurs ayant souvent conduit à emprisonner des innocents. Deux exemples classiques : multiplier des probabilités d’évènements non indépendants ou considérer qu’un événement à faible probabilité devient, quand il se produit, un indice de culpabilité.
Tout cela nous rappelle que même si l’équité parfaite est l’objectif de la justice, cette dernière demeure humaine, et que les « preuves » judiciaires n’ont souvent pas la rigueur qu’on devrait attendre d’elles.