Énigmes mathématiques au temps de Charlemagne
Jérôme Gavin - Philippe Genequand
Présentation
DescriptifComptant parmi ses énigmes les plus célèbres la fameuse question de traversée mettant en scène un loup, une chèvre et un cageot de choux, la collection anonyme des Propositiones ad acuendos juvenes ("problèmes pour aiguiser l'esprit des jeunes") intrigue depuis longtemps les adeptes des mathématiques et les historiens. Qu'est-elle ? Qui est probablement son auteur ? Comment s'inscrit-elle dans le grand mouvement de réforme du savoir de l'époque de Charlemagne que l'on appelle la "renaissance carolingienne" ?
Ce sont à ces questions, et à bien d'autres, que cet ouvrage répond, illustrant richement l'exposé croisé d'un mathématicien et d'un historien avec des énigmes tirées directement du texte d'origine et proposées dans une nouvelle traduction intégrale française.
Ferez-vous mieux que les élèves de l'école du palais face aux questions du maître ?
Note de lecture Tangente
Énigmes : enquête sur un classique
« Si deux hommes reçoivent respectivement chacun la mère de l’autre en mariage, quelle sera la relation de parenté qui lie leurs fils entre eux ? »
Voilà bien une énigme typique des ouvrages de récréations mathématiques et logiques. En fait, cette énigme, et une cinquantaine d’autres, est tirée d’un même manuscrit médiéval, dont le titre (traduit du latin) est Problèmes pour aiguiser l’esprit des jeunes. Qui en est l’auteur, et à quels buts (pédagogique, mathématique, pratique, culturel…) ce document cherchait-il à répondre ? C’est ce qu’ont voulu savoir un mathématicien et un historien, qui ont mené une enquête approfondie. On se convainc avec eux qu’il ne s’agit vraisemblablement pas d’un « traité scolaire » car les questions arithmétiques font intervenir des nombres « trop ronds » et donc des solutions « trop évidentes ». De même, les constructions géométriques proposées sont souvent approximatives, à faire blêmir les Grecs de l’Antiquité.
Après enquête, le document, publié en français en annexe de cet ouvrage pour la première fois en intégralité (énoncés et solutions), serait bien, comme on l’avance parfois, de la plume d’Alcuin d’York (vers 735, 804). Et il aurait simplement pour but… d’aiguiser l’esprit des jeunes !