Je n'ai pas le temps: Le roman tumultueux d'Evariste Galois
Jacques Cassabois
Présentation
Présentation de l'éditeurÉvariste Galois fait partie de ces êtres qui ne s’apprivoisent pas. Mathématicien de génie, provocateur irrésistible, républicain militant, il a traversé le début du XIXe siècle telle une comète. Flamboyant, éphémère.
Mort à vingt ans pour une querelle de pacotille, il aura malgré tout eu le temps de d’être arrêté deux fois, jugé, incarcéré en prison pour crime politique, et, bien sûr, de marquer l’histoire des mathématiques.
Évariste a mené, à cent à l’heure, une vie digne d’un roman. Jacques Cassabois nous livre ici le récit de ses dernières années.
Biographie de l'auteur
Jacques Cassabois aime donner une voix aux personnages qui résistent, capables de secouer l’ordre des choses, de lever les énergies de chacun, d’entraîner derrière eux, riches d’ampleur, porte-parole des plus hautes qualités de l’homme tels Sindbad le marin, Gilgamesh le Sumérien, Tristan et Iseut, la lumineuse Antigone, Jeanne d’Arc, les enfants de 1212, la croisade des Indignés ou ceux de La colère des Hérissons, conquérants ou combattants , Héraclès et aujourd’hui Shéhérazade.
Note de lecture Tangente
Mathématicien ou héros romantique ?
Un roman ou une biographie ? Les deux ! Trois cent soixante-dix pages passionnantes nous font revivre au quotidien, dans sa peau, les dernières années d’Évariste Galois.
Comment imaginer qu’à moins de 21 ans, un être humain ait pu aller au bout de tant d’aventures, toutes plus profondes les unes que les autres, dans des domaines aussi variés ? Comment supporter qu’un esprit aussi brillant, auquel on s’attache tout au long du livre, ait accumulé tant de malchances en si peu de temps ? Personnelle : la mort de son père et le rejet par sa mère ; scientifique : la perte du manuscrit qu’il avait envoyé à l’Académie des sciences ; politique : la conjugaison de multiples détentions ; funeste : une trahison qui le pousse au duel et à la mort.
Seule consolation : l’espace-temps d’Évariste Galois n’était peut-être pas celui des autres. À un âge où l’on sort à peine de sa condition d’adolescent, Évariste avait fait progresser d’un siècle la théorie des équations algébriques, au point de candidater pour un prix à l’Académie. Une telle démarche scientifique aurait dû monopoliser tout son temps ? Même pas, on ne le voit presque jamais se pencher sur ses théories (seul regret du lecteur), tant son engagement républicain et les échanges (reconstitués par le roman) qu’il entretient avec les autres militants lui prennent du temps. Mais au-delà de la dialectique, Galois abuse de son côté provocateur, au point de se faire arrêter plusieurs fois. C’est là son point faible : ne pas anticiper le danger, et se laisser aller à des comportements lourds de conséquences, jusqu’à celui qui, le poussant à un duel absurde, privera le monde de son génie. Jacques Cassabois, dans un brillant mélange de références historiques et de dialogues imaginés, nous fait vivre avec Évariste et, la larme à l’œil, mourir avec lui.