Alexandre Grothendieck : itinéraire d'un mathématicien hors normes.
Georges Bringuier,
Présentation
En ce jour de novembre 2014, la petite lueur qui brillait nuit et jour dans l'entrée d'une demeure d'un village isolé de l'Ariège s'est éteinte à jamais. Alexandre Grothendieck, l'un des plus grands génies des mathématiques du XXe siècle, vient de rendre son dernier souffle à l'âge de 86 ans. Son nom est peu connu du grand public, pourtant ses pairs le situaient au niveau d'Albert Einstein et le considéraient parfois comme l'un des plus grands mathématiciens depuis Euclide. Fils d'un anarchiste russe qui a réussi l'exploit d'être condamné par le Tsar puis par Lénine et d'une Pasionaria, journaliste allemande, il fondera l'écologie radicale. La médaille Fields lui sera attribuée en 1966. Alexandre Grothendieck fut un homme de conviction, pacifiste, antimilitariste et anarchiste. Comment et pourquoi un tel génie a-t-il procédé, par étapes successives, à son «enterrement» en se coupant toujours plus du monde des vivants ?Note de lecture Tangente
Enfin une (bonne) biographie en français sur Grothendieck !
Décédé en 2014 (voir Tangente 162), Alexander Grothendieck fut l’un des plus brillants mathématiciens de l’histoire. La profondeur de sa pensée se mesure à l’aune de l’héritage scientifique inégalé qu’il laisse aux mathématiques, ou des batailles juridiques qui commencent à faire rage autour de la paternité des dizaines de milliers de pages manuscrites qu’il laisse derrière lui. Sa vie personnelle, son engagement politique, sa réclusion volontaire rendent le parcours de ce personnage hors normes encore plus complexe. C’est sans doute pour cette raison que peu de biographies n’étaient disponibles, et aucune en français…jusqu’à maintenant.
Georges Bringuier, inspecteur pédagogique, nous livre une somme passionnante et équilibrée, qui ne s’aventurera pas trop loin côté mathématiques, mais qui heureusement n’insistera pas non plus trop lourdement sur la période mystique du personnage. Aucun jugement, aucune interprétation psychologique déplacée : les faits dominent dans cette enquête solide. Seules les premières pages, consacrées aux parents de Grothendieck, semblent avoir été rédigées à la hâte. On déplorera aussi quelques coquilles, telles l’amusant « Pierre Cartan », issu sans doute de la confusion entre Henri Cartan et Pierre Cartier…
