Neige, Nieves en espagnol, est le prénom de la mère de l’auteur. Née pendant le règne de Franco, la petite fille quitte l’Espagne pour s’installer avec ses parents, venus travailler dans les usines de France, dans le quartier de la petite Espagne, à Saint-Denis.
Laissant un régime qui cantonne le rôle de la femme à celui d’épouse, Neige se retrouve à affronter le mépris que son statut d’immigrée déclenche à l’école.
Consciente qu’elle tient là un moyen pour se hisser vers une vie meilleure, Neige se plonge dans les études. La lecture, qu’elle découvre à la bibliothèque municipale, sera sa protection. Parmi ses multiples intérêts, c’est vers les sciences qu’elle se dirige. Puis tout s’enchaîne : la rencontre avec Gabriel en prépa, le mariage (« c’est un moment beau et émouvant, comme la bijection d’un ensemble de départ x vers un ensemble d’arrivée y »), les concours. Major au CAPES de mathématiques, l’enseignement lui offre la liberté et l’autonomie. La seconde partie du roman est le point de vue du petit Olivier, né quelques années plus tard, observateur attentif et idolâtre de sa mère.
Ce roman attachant offre un joli portrait de femme, de ces anonymes qui avancent courageusement. Une femme aux multiples passions : les maths bien sûr, mais aussi l’écologie, l’art, la géologie et surtout la vie.