C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès d’André Antibi à l’âge de 78 ans, le vendredi 20 mai 2022.

© Daniel Justens

Il est difficile de résumer la carrière de cet homme d’exception tant elle est riche et variée. Titulaire de deux thèses de doctorat, professeur émérite à l’université Toulouse-III-Paul-Sabatier et à Sup-Aéro, chercheur infatigable en sciences de l’éducation, André Antibi a consacré ces trente dernières années à tenter d’identifier les causes de l’échec scolaire en France et en Belgique et à lutter contre ce qu’il a baptisé la « constante macabre », cette proportion d’échecs que les enseignants attribueraient inconsciemment à un certain nombre d’élèves et cela quel que soit le niveau de la classe. Auteur de nombreux manuels à l’usage des collégiens et des lycéens et d’ouvrages de didactique, il était aussi artiste, musicien et poète. Pianiste, saxophoniste, auteur compositeur interprète, il suffisait de lui mettre une guitare entre les mains pour qu’automatiquement l’ambiance se mette à la fête et à la tendresse. André Antibi est resté actif et engagé jusqu’au bout, comme en témoignent ses deux derniers ouvrages parus très récemment, La folie de l’évaluation et Le piano d’accompagnement vite et bien, qui illustrent si magnifiquement les deux grandes passions de son existence (voir Tangente 206, 2022).