L'école de printemps Math'émoi était l'occasion de monter un spectacle théâtral accompagné de chants lyriques autour de la vie d'Évariste Galois
Le 25 et le 26 avril dernier, un observateur un peu curieux aurait pu s’étonner des mouvements dans le parc du lycée Jeanne-d’Albret de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) : des élèves, au début de leurs vacances scolaires, déambulant et discutant de mathématiques. Il s’agissait en fait de la première édition de l’école de printemps Maths’émois organisée par Luca Agostino, professeur de mathématiques, avec l’aide de collègues du lycée accueillant, du lycée international de Saint-Germain-en-Laye et du lycée Plaine-de-Neauphle à Trappes (Yvelines). Deux jours d’ateliers, un jeu d’évasion et un spectacle ont été proposés aux élèves.
En ce qui concerne le spectacle, la commande à laquelle les enseignants impliqués avaient réfléchi n’était a priori pas simple : créer « quelque chose » en lien avec les mathématiques et dans lequel les élèves auraient leur place. C’est précisément parce qu’il s’agissait d’une gageure que Laure Bazire, professeure de Lettres, a fait appel à Maruska Lemoing de la compagnie Stein-Lein-Chen. Le maître mot de la réflexion ? Rendre vivant, mettre de la chair sur ce qui paraît n’être que conceptuel. Incarner les mathématiques par le récit d’une vie, dans une mise en scène qui commence par ces mots : « D’Évariste Galois, mathématicien de génie, personnage romantique au destin malheureux, on sait peu de choses. » Ce sont ces « peu de choses », découvertes durant le jeu d’évasion, que les élèves ont joué lors de saynètes intégrées dans le spectacle. Faire jouer les élèves, c’était les faire entrer dans cette vie, courte, intense, romantique, sensible et donner à la mise en scène un rythme rapide, une tension, celle du jeune homme que fut ce mathématicien. Entre les scènes jouées, signées et les tableaux vivants, les moments musicaux intégrés dans le spectacle participent de la même idée : pas de musique enregistrée mais une musique contemporaine du héros et vivante, du Beethoven, joué au piano par Yuko Osawa et des extraits de Mozart et du même Beethoven, chantés par Maruska Lemoing.