Qu'est-ce que la fameuse « méthode de Singapour » ? Très médiatisée depuis que les jeunes Singapouriens ont réalisé une fulgurante ascension dans les classements internationaux, elle réalise en fait une synthèse de plusieurs pédagogies.

On confond souvent le système éducatif singapourien, régulièrement décrié pour la forte pression exercée sur les élèves et leurs familles, et la « méthode de Singapour », qui est une façon d’enseigner les mathématiques.
Singapour, ancienne colonie britannique, devient indépendante en 1965. À la fin des années 1970, l’éducation aux sciences et aux mathématiques devient une priorité nationale pour l’État, qui entend former ses futurs médecins et ingénieurs. Un groupe de chercheurs est constitué, qui aura pour tâche de faire la synthèse de « tout ce qui fonctionne » en sciences cognitives, pédagogie ou didactique des maths. De là naît une « méthode » pour l’enseignement des mathématiques durant les six premières années d’écoles (du CP à la 6e, en équivalent français). Imposée dans toutes les écoles, elle s’accompagne d’un important effort pour la formation (initiale et continue) des enseignants.
Après quinze années d’expérimentations et d’ajustements, la « méthode » permet à la République de Singapour d’apparaître en 1995 dans le classement de tête aux épreuves TIMSS*. Actuellement, elle est mise en œuvre dans plus de soixante pays, à plus ou moins grande échelle. En France, les premiers manuels sont traduits puis diffusés en 2008 par la Librairie des Écoles (voir encadré).
Ajoutons encore quelques éléments de contexte : la ... Lire la suite gratuitement