Des flocons de neige qui tombent sur la ville. Un vendeur qui mesure la contenance d'un tonneau de vin. Quoi de plus banal que ces scènes de la vie quotidienne ? Ces moments auxquels nul ne prête plus attention peuvent conduire un savant comme Kepler à des découvertes scientifiques extraordinaires.
Johannes Kepler (1571–1630).
Nous sommes début janvier 1610. En France, la politique européenne du bon roi Henri IV inquiète certains prêcheurs qui ne tarderont pas à exciter les fanatiques. Quel besoin Henri a-t-il de se mêler des problèmes religieux de l’empereur du Saint Empire Rodolphe II ? N’y a-t-il donc pas assez de tensions en France entre catholiques et protestants ? À Prague, le catholique Rodolphe II a nommé comme mathématicien impérial un protestant : le collaborateur de Tycho Brahe, Johannes Kepler. Celui-ci a largement justifié la confiance impériale, en publiant l’année précédente son Astronomie nouvelle, qui contient les deux premières lois du mouvement des planètes.
Des flocons de neige à l’empilement de sphères
Kepler est donc bien installé à la cour de l’empereur, mais comme toujours, en quête de subsides. Ce jour-là, il se promène en cherchant un cadeau à offrir pour étrennes à un noble qu’il présente comme son bienfaiteur, ce qui lui vaudrait en retour quelque allocation bienvenue.
« Je sais à quel point tu aimes le rien, pas tant pour son faible prix, que pour la plaisanterie ou le ...
Lire la suite