Découvrir des créateurs de récréations mathématiques
Gilles Cohen
« Un livre édité de façon professionnelle par les IREM » est la première remarque qu'on se fait en feuilletant ce livre édité par EDP Sciences et l'UGA (Université Grenoble Alpes Éditions) dont on salue l'arrivée dans la confrérie des éditeurs.
Dans la première partie du livre (Jeux de société ou miroirs d’une société ?), les récréations mathématiques sont prétexte à mettre l’accent sur l’absence de « politiquement correct » dans la formulation d’énigmes classiques qui ne reculent pas devant le caractère atroce ou raciste de l’habillage.
La deuxième partie (Portraits de récréateurs en leur temps), très documentée, étudie l’histoire de Didier Henrion, Henri Auguste Delannoy et Charles-Ange Laisant, trois personnages peu connus mais très prolifiques de ce domaine, dont l’œuvre interfère avec celles de ludologues plus connus (comme Herigone, Bachet de Meziriac, Lucas ou Fourrey).
La troisième partie est consacrée à l’introduction et à la description des jeux combinatoires, au sens le plus large, allant de la rythmomachie au jeu de Nim en passant par les carrés magiques, avec une ouverture sur la programmation. C’est la partie où l’on peut (enfin) faire des mathématiques.
Signalons pour finir que le côté pédagogique de la quatrième partie (Quand la récréation entre en classe), consacrée à des problèmes d’Alcuin et de Fibonacci, ne nous a pas convaincus. Plus généralement, si la présentation du livre est soignée et le contenu très documenté, on éprouve une gêne quant au public visé. Historiens des maths ? Oui. Enseignants ? Nous en doutons. Grand public ? Non.
Mathématiques récréatives. Éclairages historiques et épistémologiques.
Collectif, EDP Sciences, IREM, UGA Éditions.
256 pages, 2019, 25 euros.