Amour et maths
Edward Frenkel
Ed. Flammarion
2015
380 pages
23.90 €
C’est sa relation passionnelle avec les maths que décrit dans ce livre le mathématicien Edward Frenkel : son premier coup de foudre pour les groupes de symétrie à 14 ans, son premier problème de recherche, qu’il résout pendant ses années d’études à Moscou, puis les suivants, jusqu’à sa participation au programme de Langlands, la « pierre de Rosette » des mathématiques (voir Tangente 149, 2012), qui devient la théorie de sa vie. Le livre lui est d’ailleurs en partie consacré. Il retrace également le long parcours de son auteur, depuis les premiers obstacles à sa carrière dus à l’antisémitisme en Russie jusqu’à sa consécration aux États-Unis.
L’ouvrage est surtout l’occasion de comprendre ce chant d’amour d’un mathématicien pour la vérité. Bien que certains passages soient parfois (très) ardus, chacun, quel que soit son niveau, peut y trouver des réponses, notamment à la question « comment peut-on aimer les maths ? ». Dès l’introduction, le lecteur est prévenu : « Les maths n’ont rien à voir avec ce que l’on enseigne à l’école. » La suite le confirme. Ce qui importe à l’auteur, c’est avant tout de montrer la façon de penser, le ressenti du monde, propres à ceux qui pratiquent les mathématiques. C’est aussi de militer pour que ce trésor de lhumanité puisse être partagé par tous. Il insiste sur ce qui rend cette discipline si particulière et si fascinante : elle semble mettre en lumière les relations cachées entre l’esprit humain et le monde physique.